26/12/2008

1756 - guerre de Sept Ans


1756 -1763



1756

En Janvier, La Prusse s’allie à l’Angleterre qui a besoin d’un allié continental pour l’aider à protéger et ne pas abandonner le Hanovre dont est issue la couronne britannique.

Alors, le 1er mai à Versailles, l'Autriche et la France, après une rivalité de 250 ans, signent un traité d’alliance pour contrecarrer les menaces de la Prusse …et les visées de l’Angleterre. Toutes les alliances antérieures sont inversées. L'Autriche ne s’est pas résolue à la perte de la Silésie conquise en 1742 par la Prusse lors de la guerre de succession De son côté, la France s’inquiète depuis longtemps des visées de la Grande-Bretagne sur son domaine colonial en Nouvelle-France, Antilles, et Indes. De plus,

De diplomatique, le conflit devient militaire lorsque à la fin août Frédéric II de Prusse attaque la Saxe, alliée de l’Autriche, marquant ainsi le début de la guerre de Sept Ans qui, par le jeu de ces alliances (La Russie et la Suède sont déjà alliées à l’Autriche) et des opportunismes, entraîne la plupart des pays européens dans ce qui sera la véritable première guerre mondiale

Le 3 octobre au soir, la nomination des officiers généraux pour l’armée de 24 000 hommes devant se porter sur Le Rhin est déclarée à Choisy : le commandement est confié à Soubise, Poyanne est nommé maréchal de camp

En 1756 le régiment des carabiniers est alors cantonné à Metz. Il comprend 5 brigades de 2 escadrons chacune, soit 1400 maîtres.


1757

Alors que Frédéric, une fois la Saxe conquise, s’est tourné vers la Bohême jusqu'a Prague avent de devoir battre en retraite en Silésie, une première armée de 60 000 hommes commandée par le maréchal d’Estrées, franchit le Rhin, pénètre en Allemagne, et progresse de la Rhénanie Wesphalie vers le Hanovre, face aux britanno-hanovriens.

Poyanne se rend à Dusseldorlf, dès le 25 avril et en juin rejoint, avec son régiment, l’armée du Bas-Rhin de Soubise à Ham, puis Lipstast, pour l'invasion planifiée de Hanovre. À la fin de Juin, le régiment se trouve au camp de Bilfeldt avec corps principal d'Estrées. En juillet, il commande un corps constitué des régiments d’infanterie de Picardie, Vaubecourt , Condé, un régiment de grenadiers royaux, les carabiniers et 20 canons à gauche Bielefeld.

Le 26 juillet, il est à la bataille et victoire d’Hastembeck sur les anglo-hanovriens, où il commande la deuxième division de cavalerie (Carabiniers et brigades de Royal Piemond - Reine- Dauphin- Bourgogne – Lusignan) sur l’aile gauche en soutien des Grenadiers de France. Mais ses carabiniers déplacés sur la droite et devenus inutiles n’y chargent pas

Poursuivant la conquête de l'Électorat de Hanovre; il marche vers Zell à la tête de tous les Carabiniers à l’avant-garde de l'armée

Cependant, la supériorité numérique française finit par s’imposer à la Bataille de Hastenbeck le 26 juillet, et le Hanovre capitule.

Mais en septembre on le voit poursuivi par plusieurs troupes de cavalerie hessoise et d’infanterie alors qu’il se replie avec son détachement vers le village de Selfen. Il ne doit alors son salut qu’à une embuscade organisée par les compagnies de grenadiers du prince de Chimay, avant de contre-attaquer et les mettre en fuite

Puis il suit le corps principal, dirigé par le maréchal de Richelieu (qui a remplacé d Estrées), qui campe à Halberstadt en Prusse où toutes les réunies restent six semaines de fin septembre à début novembre avant de se retirer dans ses quartiers d’hiver région de Kassel en Hesse

Pendant ce temps, le 5 novembre, le maréchal de Soubise subit par négligence ou incompétence une défaite désastreuse contre les Prussiens à Rossbach et doit se replier sur le Rhin. Seule une brigade de carabiniers a participé au désastre (la brigade Lestang).


Le jeune et bientôt célèbre marquis Donatien de Sade a été admis en janvier, sur la recommandation de Poyanne, ami de son père, comme cornette au régiment qu il commande. Il va y servir deux ans.,dans la brigade de Saint-André puis la brigade de Malvoisin, et aurait été même un des aides de camp de Poyanne qui reste son protecteur . Il prend part à la campagne suivante. "M. le Mis de Poyanne s'y interesse particulierement, et il observe ... qu il joint de la naissance et du bien à beaucoup d'esprit" . Sade écrira plus tard: "...Que passant de là à ma jeunesse, qui peut avoir été observée par le marquis de Poyanne sous les yeux de qui je l'ai passée"


Poyanne semble être un officier téméraire mais aussi sec, suffisant et présomptueux. Ainsi le baron de Castelnau officier des carabiniers écrit le 29 07 1758 :
« Quelques qualités que possède M. de Poyanne, il s’y est mal pris l’année dernière pour être aimé, à ce qu j’entends, et on attend de voir s’il continue sur le même ton »



1758

Les anglais refusant de ratifier la capitulation du Hanovre et décidant de poursuivre le combat. une nouvelle armée ennemie se forme sous les ordres de Ferdinand de Brunswick, laquelle franchit le Rhin.
Le comte de Clermont, prince de sang, qui a remplacé Richelieu, redéploie alors son armée en Rhénanie du nord, le long du fleuve. Poyanne le rejoint avec ses carabiniers le 2 juin vers Rheinberg, lieu de rassemblement, et demeure en réserve dans ce camp jusqu’au 12.


Le corps des carabiniers est donné, le 13 mai, au Comte de Provence, troisième fils du dauphin, le frère du roi. Il n’est alors âgé de trois ans. Pour le commander on crée alors la charge de mestre de camp lieutenant des carabiniers donnée au comte de Gisors, fils du maréchal de Belle Isle, et petit-fils du surintendant Fouquet. Dans le même temps et par mesure de compensation, Poyanne, déjà inspecteur de la cavalerie, est créé lieutenant-général des armées du roi avec des ordres pour commander en cette qualité.


Le 23 juin - Commandant la réserve de cavalerie, Poyanne combat les troupes hanovriennes avec valeur, mais vainement, à la bataille de Crefeld, à la gauche de l’armée, en perçant, par une charge impétueuse l’infanterie ennemie, et essuyant le feu de l’artillerie pendant cinq heures. « leur infanterie y fut chargée par les carabiniers qui leur passèrent sur le ventre, mais avec des pertes. La brigade d’Aquitaine-cavalerie y souffrit aussi beaucoup. La seconde ligne des ennemis fit sur ces deux brigades un feu de canon et de mousqueterie épouvantable et, chargées en même temps par de la cavalerie ennemie, elles furent forcées de se retirer ». Lors de cette bataille, sur un total de 1.329 hommes, le régiment des carabiniers perd 700 soldats tués ou blessés et 69 officiers.L’impétueux comte de Gisors, 26 ans, leur nouveau commandant, y est mortellement blessé d’une balle au ventre pendant la charge contre les grenadiers ennemis, lors de la retraite. Il meurt trois jours plus tard.à Neuss, chez l’ennemi.

Poyanne est alors désigné pour lui succèder dans la charge de maître de camp (avec 20 000 livres d’appointement mais cette charge de mestre de camp d'un régiment de cavalerie est très onéreuse aussi n'est elle accessible à la riche aristocratie).

Par commission du 7 juillet, Il est nommé lieutenant et inspecteur du régiment de Royal Carabiniers de M. le comte de Provence, composé alors de cinq brigades de quatre compagnies chacune, et dè le 15, il commande, avec le marquis d Armentières, les grenadiers de France, les grenadiers royaux et les troupes légères à l’attaque de l’arrière garde ennemie au camp de Frowilliers.

Le comte de Clermont reparti à Versailles laisse le commandement à Contades en juillet.

Après le retrait de Ferdinand sur la rive est du Rhin, le régiment repasse le Rhin à la suite de l'armée alliée et campe fin août près de Wesel, en Wesphalie, où il fait partie de la réserve de cavalerie avec ses carabiniers, assisté du comte de Broglie


le 17 octobre, Poyanne est détaché avec 2000 hommes, grenadiers à cheval et «piquets » formés en deux divisions, pour se porter sur Drentwort, mais apprenant que le corps entier des chasseurs ennemis est à Herberen, il fait aussitôt ses dispositions pour l'attaquer en deux colonnes. Après avoir d'abord forcé 100 grenadiers et 100 chasseurs retranchés dans une ferme, où ils se défendent avec valeur, il chasse ensuite les ennemis d'Herberen, après un combat d'une heure et demi, tuant 2oo hommes, faisant prisonniers 5 officiers et 80 grenadiers, et mettant en fuite la cavalerie ennemie.

« Le Roy a lu avec plaisir l'expédition de M. de Poyanne » (lettre du Maréchal Duc de BelleIsle au Maréchal de Contades - Versailles le 23 octobre 1758).

Le 25, il joint le marquis d'Armentières, en avant de l'armée, commande avec lui les grenadiers et les troupes légères, et oblige, par ses manœuvres, le général Kilmansegg à rentrer dans Munster, d'où il ne peut sortir.

Contades absent pour l’hiver, Poyanne souhaite également s’absenter et laisser le commandement au marquis d’Armentières. Ce qui fâche beaucoup le maréchal duc de Belle-Isle qui en fait part à Contades:

" Pourquoi est-ce que M de Poyanne ne reste pas l' hyver ? je vous le répète, Monsieur le Maréchal, je ne m'accoûtume point à voir que l'on veuille des grâces, des grades, des récompenses, & des agrémens, & que l'on ne soit pas prêt a tout faire. M. de Poyanne est assez bien traité du Roy pour se livrer au service pendant toute la guerre; si vous pensez comme moi, pourquoi ne l'emploieriez vous point sur votre état pour demeurer l'hyver? Et, en ce cas, vous le chargeriez du commandement de tout ce qui sera dans le pays de Liège, & à droite & à gauche de la Meuse, en descendant jusqu'a Ruremonde."
(Lettre du Maréchal Duc de Belle-Isle au Maréchal de Contades - Versailles le 24 octobre 1758)

Mais il semble qu’il s’absente bien et laisse le commandement à Armentières

L’armée française est repoussée du Hanovre.

1759

La Prusse voit les défaites s’accumuler et son territoire envahi de toutes parts par les Russes et les Autrichiens

Le 1er Mai, Poyanne entame la nouvelle campagne à la même armée du maréchal de Contades , à la tête des carabiniers et des gendarmes.

Malgré la défaite de l’année précédente, l’armée française reprend l’offensive. Et, début juin, 80 000 hommes aux ordres de Contades et de Broglie se dirigent vers le Hanovre.

Le 3 juin, Poyanne est cantonné à Cologne, avant de passer le Rhin à Wesel, et parvient à Minden ville prise par de Broglie début juillet, constituant un important centre de ravitaillement et un point d’appui pour reconquérir le pays.
Ferdinand de Brunswick réagit et rassemble alors son armée puis attaque Minden le 1er août. S’ensuit une bataille qui réunit 90 000 combattants.

Poyanne commande, en troisième ligne au centre de la cavalerie, les huit escadrons de la Gendarmerie et des Chevaux Légers et les dix escadrons de Carabiniers. Après deux charges vaines de la cavalerie française, le maréchal de Contades se résout à envoyer le corps d’élite de Poyanne, jusque là ménagé. Le sort de la bataille en dépend. Mais, après avoir percé la première ligne de l’infanterie ennemie il est reçu par le feu nourri de la seconde ligne anglaise de Sporcken soutenue par l’artillerie hanovrienne. Le marquis y est blessé d'un coup de feu et de plusieurs coups de sabre et de baïonnette. C est la déroute puis la retraite.


Cette incroyable défaite d’une cavalerie face à de l’infanterie a un retentissement considérable. On rend le Maréchal de Contades responsable du désastre, mais on exalte le duc de Broglie, qui a conduit la retraite et sauvé l'armée.

Alors que dans sa retraite l’armée française est harcelée et ralentie, Poyanne, sans doute remis de ses blessures, commande et protège un fourrage général des troupes à la mi-octobre, et y bat un détachement considérable des ennemis, qui voulaient lui disputer cet objet.

La Prusse vaincue à l’Est par la Russie et l’Autriche, continue cependant à résister à l’Ouest. L’armée française, supérieure en nombre, se voit déjouée par la mobilité des alliés et l’année s’achève sans avancée notable.

1760


Le marquis de Poyanne participe à la nouvelle campagne qui s’ouvre en mai, dans l’armée du Maréchal de Broglie qui vient de remplacer Contades, et se porte vers la position de Corbach, dans le nord de la Hesse. L’ordre de bataille le place en réserve de deuxième ligne.

Ainsi, le 18 juin, il se porte sur la chaussée de Cassel à Halsdorff à la tête d’un détachement de 4000 hommes de cavalerie et d’infanterie, s'empare du poste le 28, avant d’occuper peu de jours après Frankemberg sur l'Eder. Le 10 juillet, il se trouve au combat et victoire de Corbach sur l’armée de Brunswick.

09 septembre - Poyanne protège le fourrage général commandé par le prince de Condé. Puis après une dernière attaque le 19 septembre au delà de la rivière Fulda contre un corps du général Vangenheim, sa campagne s achève au camp retranché de Cassel.

1761

Nouvelle campagne sous le maréchal de Broglie. Il est lieutenant général de la deuxième division cantonnée à Buzeck, et contribue beaucoup aux succès obligeant les ennemis battus à se retirer. Ainsi, le 26 mars, il fait attaquer l'arrière-garde du prince héréditaire de Brunswick, le culbuta, lui prend un colonel, un commandant de hussards, 60 hommes et 4 pièces de canon.

Le 16 Juillet, le régiment des carabiniers est à la bataille et nouvelle défaite de Vellinghausen, sur les bords de la Lippe.

Le 10 octobre on retrouve Poyanne à la tête d'un corps considérable de troupes, prenant ses dispositions pour attaquer le général Luckner; mais ce dernier se retire.

Lors du départ pour les quartiers d'hiver, il commande l'arrière-garde, avant de passer l'hiver à l'armée, où il est employé, en qualité d'inspecteur-général, au doublement des régiments de cavalerie, prescrit par l'Ordonnance royale du 1er décembre, avant de se rendre à Gotha, où il commande jusqu'à l'ouverture de la campagne suivante.



1762


Le nouveau tsar de Russie signe la paix avec la Prusse qui s’empresse de repousser l’armée autrichienne isolée, et reprendre la Silésie.
Toutes les troupes sont en mouvement, dès le mois de mai, pour le rassemblement de l’armée, dont le rendez-vous est Cassel où le camp est établi. Des tentatives d’avancée échouent. Malmenés par les Anglais ils sont obligés de se retirer dans le camp retranché avant d en être chassés.

Les opérations piètinent

Le 25 septembre, Poyanne est au bivouac près de Lasfeld.

Une suspension d’armes est proclamée et une entrevue est organisée entre le prince Ferdinand, accompagné de tous les officiers généraux de son armée, et les maréchaux d’Estrées et de Soubise et tous les officiers généraux de l’armée française.
Fin novembre, Poyanne reçoit de Ferdinand de Brunswick un passeport pour aller voir la duchesse de Saxe-Gotha en Thuringe (pour lui rendre ses hommages ou pour qu’elle intervienne en faveur d’un rapprochement entre la France et la Prusse ?).


1763

Le traité de Paris intervient le 10 février 1763 et met fin à la guerre. La France perd son statut de puissance dominante au profit de l'Angleterre, et la Prusse conserve la Silésie.
Poyanne témoigne alors son assurance d’une paix durable lorsqu’il conclue avec le marquis de Brancas un pari assez bizarre, lui donnant 18000 livres à la condition que Brancas lui reverse 12 livres par jour jusqu’à la première hostilité entre la France et quelque autre puissance. Mal lui en prend d’ailleurs : une clause du pari exclue les îles. Or, en 1768, la république de Gênes ayant cédé ses droits sur la Corse, la France y envoie 20 000 hommes et entreprend de soumettre les rebelles. Brancas et Poyanne se disputent alors sur le point de savoir si la Corse était dans les exceptions ou pas, et choisissent des arbitres qui décident que Poyanne a perdu. Il lui en coûte alors environ 9000 livres, ayant déjà reçu près de 400 louis.





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